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Showing posts from October, 2010

Sabouraud a minima (3)

Le cinéma a minima de Frédérick Sabouraud (3ème partie) partie 1 et 2 Du maniérisme au formalisme, du formalisme à la tentation d'un cinéma pur comme dans le dernier film de Tsai Ming-liang, Visage, que ce dernier oppose à tord au cinéma du scénario, cette nouvelle esthétique et cette nouvelle narration du cinéma de fiction avancent sur un fil, prises entre, d'un côté, le vide de l'ennui et, de l'autre, le vertige de la forme. Mais, en creux, on peut y lire à nouveau (après Vertov, Murnau, Epstein, Bresson, et la modernité d'après-guerre) l'affirmation d'un cinéma plus près de la peinture et de la danse que du théâtre [..] Je n'admire pas  Visage parce qu'il est le plus contemplatif ou le plus minimaliste (je l'aime pour d'autres raisons, ce n'est pas le plus représentatif du mode contemplatif dans son œuvre). Il y a tout un travail de déconstruction d'un récit historique parfaitement connu. Cet effort de décomposition/recoll

Sabouraud a minima (2)

Le cinéma a minima de Frédéric Sabouraud début de l'article ici Il apparait que ces cinq cinéastes sont en fait les exemples qu'il utilise dans son cours à Paris 8, intitulé " Cinéma moderne, cinéma contemporain, passerelles... ". D'aucun ne contestera que ces noms cités (Tsai, van Sant, Hong, Jia, Kiarostami) sont des plus grands artistes de notre époque. Toutefois, je crains qu'ils ne soient nécessairement les plus représentatifs pour circonscrire et définir ce qu'on appellerait la "fiction minimaliste". Je comprends que le programme scolaire d'un semestre universitaire soit limité dans le temps, et qu'une liste courte d'étude de cas permet d'approfondir chaque œuvre, au lieu de survoler. Cependant, en quittant le cadre éducatif, pour publier un article dans une revue, et tirer des conclusions définitives sur un état du monde cinématographique limité à 4 exemples n'est pas vraiment sérieux. Peut-on en toute bonne foi, d

Sabouraud a minima (1)

Le cinéma a minima de Frédéric Sabouraud Liste des articles : Tsai Ming-liang : l'épure et la manière. Le cinéma a minima , 1 ( Trafic n°72, hiver 2009)  Gus Van Sant : l'art du masque. Le cinéma  a minima , 2   ( Trafic  n°73, printemps 2010)  Hong Sang-soo : toute honte bue. Le cinéma  a minima , 3    ( Trafic  n°74, été 2010)  Jia Zhang-ke : le deuil en direct. Le cinéma  a minima , 4    ( Trafic  n°75, automne 2010)  Voilà quatre études de cas très fouillées, sur quatre réalisateurs du cinéma minimaliste contemporain qui ne sont pas inconnus, ici, sur Unspoken Cinema . La série a débuté fin 2009 et on imagine mal que Gavin Smith aie pu écrire son fameux éditorial sur le "maniérisme" ( Film Comment, Mars-Avril 2010 ) s'il avait lu la série complète qui va au fond des choses et argumente intelligemment les oppositions binaires qui s'étalent dans la presse cinéphile anglo-saxonne en 2010. Ça fait plaisir de lire quelqu'un qui réfléchit sur le su

Kaplanoglu, Rimbaud, Zen

Semih Kaplanoglu : Pour Miel, j’avais besoin d’une forêt sauvage avec une production artisanale très développée, qui renvoie au début de l’humanité. Il y a des constantes, comme la campagne que j’aime, dont je m’inspire et où je me sens heureux. Je peux passer plusieurs jours dans une forêt sans avoir besoin de personne ni de rien. Je connais bien la forêt tant sur le plan visuel que sonore. Nous y sommes restés deux nuits avec l’ingénieur du son. Il m’a alors dit que c’était la première fois qu’il entendait les vrais sons des oiseaux. Ils passaient au-dessus de nos têtes malgré la hauteur des arbres. [..] La vie en Turquie est essentiellement rurale, et c’est la nourriture de mes films. Je suis arrivé au cinéma grâce aux poètes turcs, à Rimbaud – j’ai lu sa biographie contant ses problèmes avec sa mère et je sais qu’il faisait de très grandes promenades dans la nature et allait de Charleville à Paris à pied – et aux poètes japonais. Bashô a écrit le récit d’un voyage de trois ans da

Who said Contemplation was slow? (time-lapse)

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Typhoon "Nangka" over Hong Kong (time-lapse) Tokyoahead (YouTube) 5'29" This is a timelapse from 7am until 9pm of Typhoon Nangka hitting Hong Kong. 26 June 2009 Panama Canal crossing, Radiance of the Seas, 8 May 2003 (space/time-lapse) 1'52" Shibuya-Hachiko crossing in Tokyo, 2 Feb 2009 (time-lapse) 1'38" Time lapse video of the 5-6 February 2010 snowfall in Washington DC (Nikon D200 set to make an exposure every 5 minutes. 328 frames at 12 fps) 28" The time-lapse compression of a long period of time emphasize these little subtle changes that occur during a static contemplation of the same spot or the same direction. These are the details almost imperceptible in real time that give richness and depth to a seemingly flat and "boring" view. The level of attention ought to be enhanced in a stasis film to get a chance to catch anything, to find any interest, to appreciate the passage of time and the paced rhythm of the atmosph

L'immensité intime (Bachelard)

L'immensité est, pourrait-on dire, une catégorie philosophique de la rêverie. Sans doute, la rêverie se nourrit de spectacles variés, mais par une sorte d'inclination native, elle contemple la grandeur. Et la contemplation de la grandeur détermine une attitude si spéciale, un état d'âme si particulier que la rêverie met le rêveur en dehors du monde prochain, devant un monde qui porte le signe d'un infini. Par le simple souvenir, loin des immensités de la mer et de la plaine, nous pouvons, dans la méditation, renouveler en nous-mêmes les résonances de cette contemplation de la grandeur. Mais s'agit-il vraiment alors d'un souvenir? L'imagination, à elle seule, ne peut-elle pas grandir sans limite les images de cette immensité? L'imagination n'est-elle pas déjà active dès la première contemplation? En fait, la rêverie est un état entièrement constitué dès l'instant initial. On ne la voit guère commencer et cependant elle commence toujours de la même

Stasis films 3 (behaviourist) CCC

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Sortie des usines Lumière (1895/Louis & Auguste Lumière/France) 45" Sleep (1962/Andy Warhol/USA) 321' Screen test : Nico (1966/Andy Warhol/USA) The act of seeing with one's own eyes (1971/Stan Brakhage/USA) 32' ***WARNING: GRAPHIC*** Les hautes solitudes (1974/Philippe Garrel/France) 80' Ten Minutes Older / Par desmit minutem vecaks (1978/Herz Frank/Soviet Union) 9'37" D'Est (1993/Chantal Akerman/France) 107' (photo non available) Elegiya iz Rossii/Elegy from Russia (1993/Aleksandr Sokurov/Russia) 68' Smirennaya zhizn/A Humble Life (1997/Aleksandr Sokurov/Russia) 75' Gong gong chang suo/In Public (2001/Jia Zhang-ke/China) 30' Ten Minutes Older (2001/Abbas Kiarostami/Iran) 10' Sleepers (2001/Abbas Kiarostami/Iran) 90' Hukkle (2002/György Pálfi/Hungary) 78' Prologue (2004/Tarr Béla/Hungary) segment from Vision d'Europe Into Great Silence

LINKS : Semih KAPLANOGLU

Semih KAPLANOGLU Semih Kaplanoğlu (born 1963; Izmir, Turkey) = 47 yold in 2010 5 films / 4 screenplays (1st film: 1984/latest film: 2010) INSPIRED BY : Robert Bresson, Ozu Yasujiro, Andrei Tarkovsky, Satyajit Ray, Victor Erice, Nuri Bilge Ceylan C.C.C. films ( strict model in red ) : Yumurta; Süt; Bal ; INFLUENCE ON : ? Quick scroll : BIBLIOGRAPHY | BOOK | ONLINE ARTICLES | INTERVIEW | WEBSITES | DOCUMENTARY Bal / Honey (2010) IMDb - Berlinale 2010, Golden Bear Official website (Kaplan) / Wikipedia [ EN ] Berlinale 2010 , press conference (16 Feb 2010) "Die Seele in der Natur" By: Peter Uehling ( Berliner Zeitung ; 17 Feb 2010) [GERMAN] " Honey – Film Review " By: Ray Bennett ( Hollywood Reporter ; 17 Feb 2010) "Teufel wispern in den Herzen der Menschen" By: Detlef Kuhlbrodt ( Die Tageszeitung ; 17 February 2010) [GERMAN] "Das rote Band" By: Christina Tilmann ( Der Tagesspiegel ; 17 February 2010) [GERMAN] "Ein Festival

10 min of Life at the time

10 Minutes of Your Life. Art in motion. All videos here are 10 minutes or longer. Your choice to watch the whole thing or just part of it. Although you might miss something or NOT. Most of the videos are filmed from a tripod. Videos are in real time. Audios are in real time. All natural sounds. No artificial sounds added. It's like you're sitting on the bench outside, smoking weed, enjoying nature. Most of the videos are unedited from beginning to end. I'll try to avoid people on all videos. You might hear people yucking on the phone in the background. Read the movie title before watching it. If you watch it and don't like it, don't get mad. It says in the title exactly what you're going to see. Read the description too. I might put up a video you might remember for the rest of your life, or NOT. P.S. Please STOP downloading my videos and reupload it with time lapse, please use your own. Stationary point of view. 10 minutes of uncut reality unfolding in real t

Semiotics of the Kitchen (Rosler)

Semiotics of the Kitchen ; 1975 ; Martha Rosler, video 6'29" ( at UbuWeb ) Wikipedia "I was concerned with something like the notion of 'language speaking the subject,' and with the transformation of the woman herself into a sign in a system of signs that represent a system of food production, a system of harnessed subjectivity." —Martha Rosler The setup of this video is simple: a woman (Rosler) stands in a generic kitchen behind a table covered with cooking implements. She puts on an apron and verbally identifies it as such to the camera. Rosler then presents every item on her table to the camera and demonstrates how each instrument can be used. Most viewers do not realize until the end that her list of objects is in alphabetical order, with one item representing every letter of the alphabet (Apron, Bowl, Chopper, Dish, etc.), with the exception of the final six letters. While Rosler maintains a neutral tone of voice and minimal facial expressions, her bo

Boredom (Charney)

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La place de l'Europe, temps de pluie ; 1877; Gustave Caillebotte "What does it mean to be bored? We think we know it when we see it, but what does it mean? What is the range of feelings we mean to encompass with this word? How do they overlap with other feelings? All fascinating questions. But in the empty moment, the question changes. What does it mean not to be bored? [..] You see how hard people [in XIXth century Paris streets] work not to be bored. This was where it started, I told him [Saussure], the modern mania always to be looking at something, feeling something, going somewhere. Baron Haussmann thought he was just widening the streets, firming up the boulevards, getting the city clear and organised. [Note: actually it was to give fire lines to Napoleon's cannons and march his armies!] By giving people all this space to walk in and all these sight lines to peer down, he wrought all the boredom of modernity. Once people saw that there wer