Lenteur cérémonielle (Le Monde)
Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives (2010/Weerasethakul/Thailand) Jean-Luc Douin ( Le Monde , 31 août 2010): "C'est un cinéma mystérieux, hallucinatoire, d'une lenteur cérémonielle, faisant appel à la mystique et à des émotions sensuelles déroutantes pour certains, qu'a couronné cette année le Festival de Cannes en décernant sa Palme d'or à ce film.[..] La séquence inaugurale, celle d'un buffle égaré dans la brume, donne le ton : on la reçoit d'abord pour ce qu'elle est, l'image belle, majestueuse et intrigante, d'un animal traqué. On comprendra au fil des strophes de cet hymne à la vie éternelle que cette bête gémissante symbolise la disparition d'un monde. Et la revoyant à l'heure du trépas de son personnage principal, Oncle Boonmee, on acceptera volontiers qu'elle figure cet homme dont Weerasethakul nous invite à suivre le passage d'un monde à l'autre. [..] Un oeil dans l'au-delà des rêves et des incarnations