L'ennui profond (Byung-Chul Han)

Dernière addition à la page Bibliographie :


"Une époque de calme ne fait jamais naître l'ennui profond. C'est le temps de l'histoire et de la révolution justement, riche en événements, mais non propice à un état de durée et de répétition, qui est sujet à créer de l'ennui. La moindre répétition y est perçue comme monotonie. L'ennui n'est pas le contraire de l'action déterminée. Ils sont la condition mutuelle de leur existence. La détermination à agir approfondit l'ennui. [..] Le temps lui-même se vide. Il n'est source d'aucune gravitation qui lie et rassemble. La cause de l'ennui est finalement attribué au vide du temps. Le temps ne comble plus. La seule liberté du sujet agissant ne produit aucune gravitation temporelle. Un intervalle vide qui crée l'ennui naît dans l'espace où son impulsion d'action ne se tourne vers aucun nouvel objet. Le temps comblé n'est pas nécessairement riche en événements et en changements. C'est un temps de la durée. La répétition n'y est pas particulièrement perçue comme telle. Elle ne devient un sujet et une problématique qu'après la désintégration de la durée. [..]"

Byung-Chul HAN, Le parfum du temps. Essai philosophique sur l'art de s'attarder sur les choses. 2009


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