Propos sur la flânerie

"Propos sur la flânerie" 2009 Ed. L'Harmattan. Sous la direction de Suzanne Liandrat-Guigue.
Séminaire M.S.H., Paris Nord, 2005-2007, organisé par Jean-Louis Déotte.
"La flânerie est un concept de la modernité rompant avec l'idéal de la perspective hérité de la Renaissance. Fondée sur le décentrement, la discontinuité, la sérialité d'une part, et d'autre part, sur la montée en puissance du qualconque, sur les devenir insolites, en accord avec la déambulation, la foule et la ville, la flânerie ne va pas sans changement dans le statut du sujet. La perception devenue flâneuse, se vérifie alors par une capacité à être "appareillée" à l'ère de la reproductibilité technique. Ainsi deux notions clés de la pensée Benjaminienne se retrouvent étroitement corrélées (l'appareil définissant une époque, tout autant qu'il est caractérisé par une époque) pour assurer un nouveau partage de l'expérience esthétique."
Aussi dans cet ouvrage:
  • Truchot, Damien, "Vers l'intérieur. Les promenades en chambre de Chantal Akerman"
  • Costanzo, Alexandre & Daniel, "Les Territoires émancipés"
  • Leutrat, Jean-Louis, "Modulation et flânerie"

Comments

HarryTuttle said…
autre livre
Suzanne Liandrat-Guigues, "Modernes flâneries du cinéma", mars 2009

contient (entre autres):

- "cinéma et flânerie"
- "jeune fille à la bicyclette" (François Truffaut : Les Mistons)
- "une femme disparait" (Michelangelo Antonioni : L'Avventura)
- "le lieu autrement dit" (Marguerite Duras : Césarée)
- "du monde tel qu'il va" (Nicole Verdès : Paris 1900)
- "substance intensive" (Michelangelo Antonioni : Le Désert Rouge)
HarryTuttle said…
"En troisième lieu, ce qui a remplacé l'action ou la situation sensori-motrice, c'est la promenade, la balade, et l'aller-retour continuel. La balade avait trouvé en Amérique les conditions formelles et matérielles d'un renouvellement. Elle se fait par nécessité, intérieure ou extérieure, par besoin de fuite. Mais maintenant elle perd l'aspect initiatique qu'elle avait dans le voyage allemand (encore dans les films de Wenders), et qu'elle conservait malgré tout dans le voyage beat ('Easy Rider' de Dennis Hopper et Peter fonda). Elle est devenue balade urbaine, et s'est détachée de la structure active et affective qui la soutenait, la dirigeait, lui donnait des directions même vagues. Comment y aurait-il une fibre nerveuse ou une structure sensori-motrice entre le chauffeur de 'Taxi Driver' et ce qu'il voit sur le trottoir par le biais d'un rétroviseur? Et, chez Lumet, tout se passe en courses continuelles et en allers et retours, à ras de terre, dans des mouvements sans but où les personnages se comportent comme des essuie-glaces ('Un après-midi de chien', 'Serpico'). C'est en effet le plus clair de la balade moderne, elle se fait dans un espace quelconque, gare de triage, entrepôt désaffecté, tissu dédifférencié de la ville, par opposition à l'action qui se déroulait le plus souvent dans les espaces-temps qualifiés de l'ancien réalisme. Comme dit Cassavetes, il s'agit de défaire l'espace, non moins que l'histoire, l'intrigue ou l'action."
Gilles Deleuze; L'Image-Mouvement; 1983

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