La question du mal-être (Stiegler)
L'ennui Qui, maussade, un dimanche après-midi d'automne, un de ces après-midi où l'on ne veut rien faire, où l'on s'ennuie cependant de ne rien vouloir faire, qui n'a pas éprouvé le modeste désir de voir quelque vieux film, l'histoire important peu, soit au cinéma d'à côté, s'il est citadin et qu'il a trois sous, soit sur son magnétoscope s'il en possède un, soit, las, en allumant son récepteur de télévision où, finalement, bien qu'il n'y ait pas de film, mais un feuilleton médiocre, voire une émission misérable, il se laissera porter cependant par le flux des images ? Pourquoi n'éteint-il pas alors le poste pour prendre un livre, par exemple, un livre où serait racontée une belle histoire, une histoire forte et bien écrite ? Pourquoi dans ces dimanches après-midi le mouvement des images l'emporte-t-il sur celui des mots inscrits dans les beaux livres ? C'est qu'il n'y a rien à faire d'autre que de regarde